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days last everything

adimacb@yahoo.fr

Mardi 20 juin 2 20 /06 /Juin 11:34
Je connais une jeune fille tête-en-l’air.

Cette jeune fille oublie régulièrement sa pilule le matin, et vient de subir une IV médicamenteuse. Il y a 3 ans, cette même jeune fille a subit une IVG par aspiration, sans péridurale, par une équipe de boucher d’un hôpital breton dont je tairais le nom.

Une IVG médicamenteuse, ça peut paraître moins violent, plsu facile, plus anodin pour le corps et pour la femme : hop une série de cachet et zou, dans les oubliettes le problème. Non seulement c’est un déni de ce qui se passe réellement, mais en plus c’est oublier que la dose d’hormones prises est telle que le corps met des mois à s’en remettre avec de graves perturbation à la clé (hémorragies intensives, pertes de conscience, anémies, fatigue extrême, dérégulation des cycles et du moral, de l’humeur, tendances dépressives…)

A côté, l’aspiration fait figure de médecine douce.

OK me direz-vous mais enfin cette jeune fille, si elle ne souhaite pas le garder, elle doit bien avorter non ? Certes. Comme elle doit aussi trouver une contraception adéquate.

Or la question se pose très différemment dans la réalité. Pour avoir pris moi-même une pilule fortement dosée (merci au gynéco qui me l’avait conseillée) pendant plus de 15 ans, je sais que le milieu médical oscille entre la loi du moindre effort et celle du déni : Quand on vous pose la question « celle-ci vous convient ? » on entend « pas de grossesse surprise, madame ? »

Non, pas de grossesse surprise. La pilule est un blanc-seing pour baisouiller sans le risque ultime de grossesse, horreur parmi les horreurs. Mais silence radio sur les conséquences d’une telle prise hormonale factice, ni sur leur influence sur le corps à long terme :
-    photosensibilité (lumière du soleil, fragilité de la peau, masque de grossesse, cancers de la peau)
-    nervosité (dépressions, fragilité nerveuse)
-    prise de poids (absolument réelle : on ne maintient pas un corps en état artificiel de surdosage hormonale sans conséquences)
-    perte de la prise de conscience de son corps et augmentation des risques de contamination de MST (le danger ultime de grossesse étant écarté, on peut y aller sans risque et se passer de préservatif)
-    fragilisation de la muqueuse utérine laissant champ libre aux MST et cystites en tous genre

Une seule gynéco m’a conseillée d’arréter la pillule que je prenais et de varier les contraceptions… Préservatifs pour les relations de courte durée, patch, anneau, implant pour celles plus longues et sans désir immédiat de bébé. Voire stérilet. A ma grande surprise, car sans avoir eu de premier bébé, il est quasi impossible de s’en faire prescrire un, et votre médecin se charge généralement de vous rappeler que c’est une « haute prise de risque de grossesse extra-utérine pouvant mener à la stérilité ».

Je remarque que, contraception ou IVG, la question de la sexualité de la femme laisse encore énormément de place au non-dit,  au tabou, au préjugé jusque chez les thérapeutes.  A aucun moment, chez cette jeune fille ou chez moi, on ne nous a donné de vraies informations, on ne nous a recommandé de respecter notre corps, d’en prendre soin. Le plus urgent a toujours été de régler le problème de la grossesse et de s’assurer du suivi de la prise » si tu nee prends pas ta pilule, c’est toi qui es en faute, si tu subis les désagréments d’une contraception sur de longues années c’est à cause de ton choix de vie.

Autrement dit : si tu veux baiser, tu vas le payer.


Voilà précisément pourquoi je milite : déculpabiliser le sexe, permettre de prendre compte de sa réalité et de sa nécessité. Cela passe par le respect des prostitués et de leurs clients, aussi bien que le respect d’un corps sous contraception, l’affirmation de son désir et des besoins multiples, aussi bien féminins que masculins… en dehors de conflits pseudos-religieux et pseudos-éducatifs à la con qui professent que parler de sexe en dessous de 15 ans est passible de détournement de mineur…





Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Mercredi 5 avril 3 05 /04 /Avr 13:34

La question se pose régulièrement : faut-il rouvrir les bordels ?

Les tenants du oui prêchent pour le confort des prostituées, ceux du non pour le respect de la personne, la transparence du métier.


Curieusement, l’abolition de la prostitution est une question qui ne se pose plus, hormis lorsque les Pays-bas nous font une crise de conservatisme aigüe.  Idem pour celle des clients : passibles de poursuites en Suède, au Canada, le client reste la grande inconnue de cette équation :

mac + fille + client = prostitution.

Considérer la prostitution par la seule lorgnette de l’imagerie populaire de la pute à papa au bas de la rue, c’est refuser de protéger les milliers de filles (et garçons), vendus par leurs parents ou volés lorsqu’ils ne sont pas arnaqués et pris au piège des réseaux mafieux de prostitution internationale.

Dire oui aux bordels, en ayant en tête absinthe, frou-frous et filles faciles c’est faire preuve de sadisme en plus d’aveuglement.

Les sex center, puisque c’est comme ça qu’ils s’appell
ent aujourd’hui regroupent de jeunes personnes retenues par la force ou par la contrainte, traînées de pays en pays, de zones de chantier en « camps d’entrainement ». Filles de l’est ou d’Afrique, jeunes philippines ou bimbos brésiliennes… 90% d’entre elles sont retenues par la force pour satisfaire nos besoins d’exotisme.

Savez-vous au moins ce que être « retenu par la force » signifie ?

Ca ne veut pas dire « juste » privé de sortie le soir.
Ca ne veut pas dire « juste » se prostituer.
Ca ne veut pas dire « juste » rembourser une dette.

Retenu par la force,
ça veut dire être violée avec violence tous les jours.
ça veut dire être vendue comme une marchandise, sans plus de valeur qu’une vieille paire de pompe.
ça veut dire être assassinée quand on proteste (j’ai pas dit révolte)
ça veut dire subir des avortements dans des conditions barbares
ça veut dire non seulement ne pas avoir d’existence, mais surtout ne plus avoir d’avenir.

Alors quoi, vous êtes perdus, vous ne savez plus quoi penser ? Ca vous bouleverse de penser à toutes ces filles massacrées ? Les bordels, oui/non ? Le trottoir oui/non ? Les clients à punir oui/non ?



Ce sont de fausses questions. Car ce sont de fausses solutions. Pendant que vous vous les posez, 30 enfants sont transportés vers la ville de Hanoï pour y être vendus comme esclaves sexuels.

Tout ça parce que vous ne vous mobilisez pas contre les trafics humains, vous préférez continuer à croire que la pute à papa vous dépucellera quand vous aurez enfin l’âge d’être un homme.

Conseil de l’Europe : http://www.coe.int/T/F/Droits_de_l'Homme/Traite/
Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Jeudi 16 février 4 16 /02 /Fév 13:42
Je sais, l'image n'a pas grand chose à voir avec cette histoire magnifique que Mortelune vient de m'envoyer. Je ne résiste pas à l'idée de vous la proposer, en attendant que j'en trouve une autre, plus adaptée. Merci à toi Daniel de ton texte et bonne lecture à vous chers lecteurs... c'est plus que de la littérature érotique, c'est de l'amour que Mortelune vous livre là.



L'homme se tient debout devant la tombe. Il y a bien quelques personnes qui l'entourent, mais il est seul. La cérémonie est terminée depuis longtemps. Il est seul. Ceux qu’il ne peut considérer que comme des badauds partent. Il va rester là de longues heures, sans bouger. La perte de quelqu'un peut être très douloureuse. Dans certains cas, cette douleur n'est même pas présente. Juste un grand vide dans la tête, le cœur. Plus rien n'existe. Alors, l'homme reste là. Il attend. Il espère entendre une voix lui dire : « C'est beau ce que tu as fait ». Il attend.

Imaginez-vous tranquillement en train d'attendre un bus en retard. Pas d'énervement, juste une patience à toute épreuve. Vous survolez du regard les quelques personnes qui sont là, avec vous... Rien à signaler, des gens quelconques, ceux avec lesquels la conversation se résume à des considérations météorologiques de novices, pas très engageant, à moins d’être un extraverti forcené, ce qui est loin d’être mon cas.

En fin bref, bon, vous voyez le tableau ? Tout le monde a vécu ça un jour ou l'autre. Ca s'appelle « l'ennui profond du quotidien » ou le « train-train », c'est selon. C'est ce que je vivais ce jour là. Puis, une apparition, un rayon de soleil, un grand waw dans la tête... Elle !

Oui, je sais, c'est pas trop original, mais c'est ce que j'ai ressenti, vous comprenez ? Oui, vous comprenez ! Ca aussi, ça arrive à tout le monde... croiser soudain quelqu'un qui vous plaît au premier regard, sentir votre cœur se vider, puis se remplir, puis se vider,… Pire qu’une injection d’adrénaline directement dedans, le flash, quoi !

Elle arrive donc et va se placer dans la petite troupe, au coin opposé au mien. Coups d'œil furtifs, rester discret, après tout, je la connais pas. Elle me regarde aussi... Moi ? Oui, nos regards se croisent. Je dois l'agacer. J'arrête.

Le bus finit par se décider à arriver et nous montons dedans. Je vais m'installer dans le fond. J'aime bien le fond du bus, un excellent poste d'observation. Elle me suit et s'assied sur la banquette devant la mienne.

Bien, me dis-je, je vais pouvoir admirer ses beaux cheveux, découvrir peut-être quelques parcelles de cette nuque, de cette peau... Non, elle se retourne, elle me regarde, elle me laisse même pas le temps de reprendre mon souffle avant de me lâcher : « Tu me plais ! ».

Qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ?

Rien...

L’instant s’est figé un moment. J’ai regardé ses yeux. Ils ne mentaient pas. J’ai vu sa bouche s’entrouvrir en ce que je pensais être un sourire. Elle avait une mèche de cheveux qui venait d’être remise en place par sa main délicate. Et…

Le temps s’est accéléré... Elle s'est redressée et, par dessus le dossier de la banquette, elle m'a embrassé, longtemps, une nouvelle éternité à vrai dire... Ce n’était pas un sourire, c’était une invitation, un appel.

Ca, c'était notre première rencontre... Je ne savais rien d'elle, rien du tout...

Ils sont assis à une terrasse, en bord de mer. Ils se parlent à peine. Les regards qu'ils échangent sont doux comme des sourires d’enfants. Ils sont jeunes. Ils donnent l'impression de se connaître depuis des années, comme s'ils avaient grandis ensemble. Leurs mains se caressent, leurs lèvres se joignent. Elle se lève d'un bond et se met à courir vers la plage. Il la poursuit en riant. Elle s'arrête au bord de l'eau, le provoque du regard. Il retire son t-shirt, ses chaussures, et court vers elle. Elle se dérobe au dernier moment, le pousse dans l'eau. Ils jouent, enfants insouciants. Image d'Epinal de l'amour, en toute simplicité, en toute sincérité.

Passé la première surprise, je me suis ressaisi un peu. J'ai réussi à bredouiller quelques mots. Elle m'a juste regardé en souriant. Un regard chargé de désir, de promesses et de rêves. Je ne sais pas si j'aurais été vraiment séduit par elle si elle m'avait demandé l'heure, du feu, ou mon signe astrologique. C’est trop con de demander ça pour aborder quelqu’un, d’un banal à faire fuir.

Mais là, elle m’a juste dit : « Tu me plais ! ». Vous vous rendez compte ? « Tu me plais ! », à moi ? Oui, à moi et rien qu'à moi. Pourtant, je ne suis pas une gravure de mode, plutôt banal. Attention, pas moche non plus, respectez mon semblant de fierté, mais banal. C'était la première fois que ça m'arrivait. Elle, en plus. Il fallait que ça soit elle.

Plus tard, nous sommes descendus du bus. Promenade sans but, main dans la main, baisers, caresses discrètes, de celles qui sont permises en public, histoire sans parole, juste les sens, le bien être, le bonheur de l'instant.

Par après, nous sommes rentrés chez moi... C'était toujours notre première rencontre et je savais toujours rien sur elle. Mais j'étais heureux. Vous vous posez des questions quand vous êtes heureux, vous ?

Il est assis chez lui, dans le salon, la tête entre les mains. Des larmes coulent doucement le long de ses joues. Pas de sanglots, pas de hoquets, pas de reniflements incongrus, juste des larmes qui s’écoulent, seules. C'est fini. Tout est terminé. Il regarde la pièce déserte de toute présence, les yeux perdus dans le vague, comme s’il contemplait des fantômes. Il n'ose pas regarder vers la chambre, pas maintenant. Il est là, nu, sale, émacié, mal rasé, épuisé surtout. Il pleure encore en se prenant la tête dans les mains. Plus tard, il se redressera, appellera quelqu'un. Un médecin ? La police ? Il ne sait pas encore. Il n'a plus envie de penser, pas pour le moment, parce que c’est fini.

Bien sûr, nous avons fait l'amour. Nous nous sommes abandonnés l'un à l'autre. D'abord, avec une passion proche de la bestialité. Je voyais son regard fou se poser sur moi quand elle se redressait en gémissant. Je devais sans doute lui rendre le même. Je ne souviens plus trop bien. Juste des bribes de sensations, de moments. Ses jambes s'enroulant autour de ma taille pour me donner son rythme, mes mains courant dans son dos caressant sa peau, étreignant ses seins, ses lèvres soudées aux miennes, nos langues entrelacées, le goût de sa sueur, qui se mélangeait à l’odeur de son sexe, sa peau me parlait, ses gémissements se contractaient,... Confusion totale des sens.

Nos corps ont fini par s'apaiser au bout de l'infini. Apaisés, mais pas rassasiés, nous avons recommencé, plus en douceur, plus en tendresse. Tout ça reste fort confus pour moi. Je sais juste que j'avais une impression de plénitude à chaque instant, que j’ai seulement commencé à ce moment à la découvrir vraiment, que j’ai exploré chaque parcelle de son corps magnifique, que j’avais ouvert tous mes sens pour elle. Elle souriait. La folie de ses yeux avait fait place à une douceur infinie. J’hésitais parfois à l’embrasser rien que pour plonger dans ce regard et lui rendre en une éclaboussure de bonheur. Douceur, douceur, douceur, et plénitude. Je ne la pénétrais pas, elle m’accueillait. Je ne la prenais pas, elle s’offrait. Et je m’abandonnais dans cette offrande, je me laissais porter par un rythme que nous étions seuls à entendre. Notre jouissance fut à l’image de cette tendresse, un long crescendo sans réel sommet.

Après, nous nous sommes endormis. Elle s’était enroulée sur elle-même au creux de mes bras, dans l’abandon de la confiance. Je crois que, avant de sombrer moi-même dans l’oubli, j’ai soudain compris ce que ça voulait dire d’être un homme.

Nous venions de faire l’amour et je ne connaissais même pas son prénom.

Ils font l’amour sans cesse. Son regard à lui est grave. Elle a les yeux cernés, son visage est creusé, sa peau est d’une pâleur effrayante. Ils font l’amour encore et encore. Il ne s’arrête que pour fumer de temps à autre une cigarette, boire un peu d‘eau. Elle l’attire à lui dès qu’il a terminé, de plus en plus faiblement, mais toujours avec ce désir dans ses yeux. Il lui rend ce désir avec tristesse, résignation. Il lui a promis. Ils iront jusqu’au bout. Il sait que c’est de la folie. Il secoue la tête et se recouche sur elle, reprend cette danse à la limite du macabre.

Le lendemain, j’ai appris son prénom. Il s’est gravé dans ma tête et n’en sort plus. Il me suffit d’y penser et tout chante en moi. Il m’arrivait de le prononcer doucement comme un soupir, comme un secret qu‘on a envie de partager.

Nous avons encore fait l’amour plusieurs fois avant qu’elle ne parte. Elle n’a pas voulu me donner son numéro, ni son adresse. Elle m’a juste dit qu’elle reviendrait et je n’en ai pas douté. Je n’ai même pas demandé quand. L’attente a commencé dès que je l’ai vue tourner au coin de la rue depuis ma fenêtre. Elle m’a jeté un dernier regard plein d’amour avant de disparaître. J’ai mangé un peu, tenté de regarder la télé, de lire un livre,... Son prénom m’obsédait. Puis-je vous le chuchoter ? C’était « Lorena », un prénom de déesse. Ca lui allait si bien…

Le sommeil s’est fait attendre ce soir là. Pourtant, j’étais épuisé. Le lendemain, j’ai eu l’impression fugace qu’elle était là. Ce n’était que son odeur dans les draps. J’ai enfoui ma tête dans le lit pour m’en imprégner.

J’ai attendu plusieurs jours qu’elle réapparaisse. L’angoisse faisait place à la tristesse, qui faisait place à l’espoir, qui faisait place à l’angoisse, mais jamais à la colère car je savais qu’elle reviendrait. Elle est enfin revenue comme si elle ne s’était absentée que quelques minutes. Nous nous sommes enlacés longuement, sans un mot. Je ne la connaissais toujours pas et j’étais à elle, rien qu’à elle.

Ils se regardent sans un mot. Ils se contemplent. L’un est le reflet de l’autre, du pur bonheur. Ils sont assis dans un restaurant et se tiennent la main en attendant les plats. Le serveur arrive. Ils mangent en silence pour ne pas rompre cette magie qui les entoure comme une bulle protectrice. Ils terminent. Lui s’allume une cigarette. Il semble un peu nerveux. Il fouille dans sa poche et en sort une petite boîte. Elle comprend très vite de quoi il s’agit. Ses traits se figent. Elle sort la bague, la regarde d’un air méprisant et la dépose dans l’assiette. Elle part. Il reste songeur. Pourtant il devrait comprendre qu’elle ne peut pas concevoir l’amour avec des liens si matériels. On ne possède pas l‘autre, on est possédé par lui. Il se lève aussi et laisse la bague dans l’assiette. Il court pour la rejoindre.

Nous avons vécu ce qu’on peut appeler une histoire magnifique. L’impression permanente que rien ne pouvait nous arriver. J’ai appris peu de choses sur sa vie, mais je savais tout de ses goûts, de son intelligence très vive, de sa joie de vivre, de son envie de ne pas se poser de questions, de ne pas en poser aux autres, aussi. Je me suis aussi laissé aller. Je l’ai suivie. J’ai compris ce qui me manquait tant, mais que je ne percevais pas: la sensation d’être aimé à ce point. Elle m’a ouvert les yeux, à moi, aveugle de naissance.

Notre histoire aurait pu durer des années, des siècles. Mais un jour, après avoir fait l’amour chez moi, elle est restée trop silencieuse. Elle avait l’air si triste que je me suis penché vers elle pour la serrer. Elle m’a repoussé doucement et m’a regardé droit dans les yeux. Elle n’était pas triste, elle avait peur. J’ai voulu la rassurer par mes gestes, par mes paroles, mais elle m’a fait taire. Elle m’a alors demandé cette chose insensée. Elle voulait que nous restions là, tous les deux, que je lui fasse l’amour jusqu’au bout quoiqu‘il arrive, que rien ne m’arrête. J’ai d’abord cru qu’elle plaisantait, mais son regard était trop sérieux. J’ai eu un vertige. Je n’ai pas posé de question. Je n’ai pas tenté de la raisonner non plus. Elle m’a fait promettre et j’ai promis. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je devais le faire.

J’étais possédé, mais dans quel sens ?

Elle ne bouge plus. Il continue encore un peu. Elle n’a plus de réactions. Il se penche pour l’entendre respirer. Rien. Son coeur s’arrête aussi pendant un long moment. Il s’écroule sur ce corps désormais inerte. Il va rester là longtemps, figé dans une parodie d’étreinte. Plus tard, il se lèvera enfin, se dirigera vers le salon, allumera une cigarette. Pour l’instant, il n’arrive plus à bouger. Les amants se sont figés. La sculpture aurait pu être parfaite, mais un souffle anime encore un des deux corps.

Alors nous avons commencé ce rituel voulu par elle... Des heures durant, je lui faisais l’amour. Je dormais, elle veillait. Je mangeais, je buvais, elle restait là, en attente. Elle refusait tout sauf mon amour. Je la sentais partir peu à peu. D’abord ses caresses, puis ses baisers, puis son regard... tout s’éteignait au fur et à mesure. J’ai perdu la notion du temps. Nous étions confinés dans ma chambre, volets fermés. Je n’en sortais que pour manger, vite, ne pas la laisser seule trop longtemps. J’avais peur de l’inévitable. Vous me comprenez ? Elle m’avait fait promettre ! Je savais qu’elle irait jusqu’au bout, je devais faire de même. J’étais lié à sa volonté. Non, vous ne me comprenez pas ! Vous vous dites que j’étais fou, que j’aurais du la forcer à vivre, l’obliger à se nourrir, la faire sortir de ce rêve idiot de mourir en plein amour, au moins lui demander une raison valable de faire ce voyage insensé... Non, je ne pouvais pas... C’était elle qui me l’avait demandé ! Elle ! Ce n’était pas un sacrifice ! Je ne veux pas considérer ça comme un sacrifice. Je ne peux pas ! Comprenez-moi, je vous en prie !

Il se tient devant la tombe, attend toujours cette phrase qui le délivrera. Combien de temps va-t-il attendre ? Combien de temps va-t-il tenir ? Elle ne viendra plus et lui, il l’attend.
Par Mortelune - Publié dans : Le goût des autres
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Vendredi 20 janvier 5 20 /01 /Jan 12:18
Choisis qui tu veux devenir.

En écoutant France inter hier matin, l’injonction de Nietzsche a soudain pris tout son sens. "choisis qui tu veux devenir", extrait d'un spectacle dont j'ai oublié le nom entre-temps (merci à vous si vous le retrouvez) je me suis plongée dans mes pensées devant cette révélation:

« Deviens ce que tu es » est incomplet. Car il présuppose que tu es et reste tel que tu es. Tandis que « choisis qui tu veux devenir » laisse la place au libre-arbitre, à l’évolution de soi-même en tant qu’être humain.  L’accès à la connaissance encourage le choix, permet le refus de ce que ne je ne veux pas être, et par conséquent, ne me laisse pas seule face à moi-même qui ne suis personne. Je ne suis rien, mais je veux devenir une personne que je soupçonne possible, sans la connaître encore.
Choisis qui tu veux devenir.

S’pas Molly, Jak, Kelek, JY, Marie, Michelle, Daniel, San et Mayou ?

C’est le meilleur vœux que je puisse vous faire à tous pour cette nouvelle année 2006 : choisissez qui vous voulez devenir.

Edit après avoir lu vos interventions:
Je confirme tous les mots de cette phrase. CHOISIS - QUI - TU VEUX - DEVENIR.
Avec tout l'orgueil que cela suppose, en acceptant le fait que tu subis des influences, et que tu fais des choix.

CHOISIS -  car tu n'es pas "destiné" à être une personne précise mais tu peux - et tu dois - influencer ton évolution.
QUI - prenant conscience de ta réalité et de ta liberté, tu prends conscience de ton existence au sens propre et tu choisis de devenir une personne, et pas seulement un consommateur par exemple. Cf Jacques Lacarrière je crois.
TU VEUX - car il ne suffit pas de désirer pour mettre en oeuvre les travaux, il faut le vouloir au plus fort de tes fibres de chairs et en assumer les conséquences malheureuses comme les bienfaits. Il faut le vouloir.
DEVENIR - car, contrairement à Nietzsche et toi mon jak, je n'étais pas, je suis devenue. Notre propre évolution nous change. De la même manière Pierre, l'âge adulte relativise à grande vitesse tes origines. Une émigration, un déménagement, un deuil, une épreuve, des succès, t'influencent plus profondément que ce que nous le pensons. Et chacun de ces pas te fait avancer vers TA personnalité.

Je retourne vous lire, et je reviens.


PS: un an après :-) merci lecteur, grâce auquel je corrige cette faute d'orthographe ZZZZZZZ
Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Jeudi 22 décembre 4 22 /12 /Déc 15:13
Vu dans le Marie-Claire N641 du mois de janvier 2006:

"C'est une avancée qui regonfle l'espoir, même si les résultats sont pour l'instant cantonnés au singe: un gel vaginal empêche le virus du sida d'entrer dans les cellules, et donc, de les contaminer, et ce, à différents stades du processus d'infection. L'OnuSida s'en félicite, sachant que la muqueuse vaginale est particulièrement vulnérable et quela moitié des personnes infectées dans le monde sont des femmes."


Tite question: si ça marche pour le vagin, ça doit aussi fonctionner pour les autres muqueuses, non? Si c'est un principe physique d'imperméabilité de la paroi, ça doit le faire aussi pour les parois de l'anus et donc être aussi accessible aux hommes.Et aussi contre les autres types de MST? Quid? Seriez-vous prèts et prètes à utiliser ce genre de protection?
Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Vendredi 16 décembre 5 16 /12 /Déc 16:10


La SF1 en Suisse allemande a diffusé avant-hier soir une émission dont tous les journaux ont fait leur une hier en suisse: un documentaire sur le clitoris et l'orgasme féminin.

Il aura fallu plus de 50% de part de marché pour que les journalistes se rendent compte de l'importance de ce petit appendice dans nos vies sexuelles.. D'où la stupeur général hier de voir un énorme plan d'appareil génital féminin s'étaler à la Une du "Matin" feuille de choux digne du Blick ou du Sun anglo-saxon.

Bonne nouvelle les filles : Freud et ses conneries ont fait long feu, nous avons enfin le droit de jouir de nos clitos sans être sexuellement immature et sans avoir un "semi-orgasme" tant que le vagin ne s'orgasme pas. Chouette! Je vais garder mon pommeau de douche quelques temps encore. Je suis heureuse de retranscrire ici les propos de Denise Medico, Sexologue à Genève, qui réaffirme avec conviction"il n'y a pas de femme vaginale ou clitoridenne, c'est une vue de l'esprit." Je rajouterais "une vue de l'esprit masculin dont l'égo se satisfait pleinement de savoir sa seule quequette responsable du plaisir de sa femelle…

Alors allez-y sans fausse honte: non seulement c'est le seul moyen d'avoir un orgasme, mais en plus ça ne vous rendra pas plus sourde!!!

A ce sujet, je vous invite à aller voir l'excellent site entièrement consacré à ce sujet qui me touche (ooooh ouiiii) de près: http://www.the-clitoris.com/

Bonne lecture!
Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Vendredi 9 décembre 5 09 /12 /Déc 16:35
Ca m'a pris comme une envie de faire pipi alors voilà. Garez-vous


J'en ai marre des petits esprits à 2 balles, des empêcheurs de débloguer en rond, des esprits fermés et des rancuniers qui n'ont de cesse de brailler sans que leur nombril n'éclate sur leur ventripotent bedon.

J'en ai marre des m'as-tu-vu vulgaires et snobs, j'en ai marre des coincés mal dans leur peau de merde dont la principale occupation consiste à se gratter le nombril et déféquer leur bouze sur les trottoirs de la vie quand ils ne sont pas en grève.

J'en ai marre de celles et ceux qui ne savent pas profiter du jour et s'amuser la nuit, qui attendent toujours la prochaine augmentation pour râler et se plaindre, et pleurnicher égoistement sans voir qu'il croupissent sur un champ d'or.

J'en ai marre des inconséquents qui s'imaginent être écolo quand ils roulent en 4x4 pour aller faire "des balades en forêt". J'en ai marre des incohérents qui conchient la religion mais parsèment leurs phrases de "mon dieu" en priant pour un avatar New Age et font plaisir à leur famille avec un mariage à l'église.

J'en ai marre de tous ceux qui font tout pour se couler dans le rang propre et bien rangé et qui pètent les plombs à 40 balais, pitoyables pantins dont la maman mouche toujours le nez. J'en ai marre de ceux qui parlent bas et pensent très fort.

Et par-dessus, tout, j'en ai marre de tous ceux qui écoutent et n'ont pas l'ombre d'une couille pour intervenir et prendre le risque de donner leur avis, j'aime pas les couards.
Par mac B - Publié dans : Ce qui me touche
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Mardi 29 novembre 2 29 /11 /Nov 09:57
Elle s’était allongée sur le lit, le plus près du bord possible de peur de déranger l’homme allongé à ses côtés. Immobile, les yeux fixés sur le plancher, elle respirait à peine, pour le laisser dormir. Une fois son voisin de lit endormi, elle oserait enfin bouger discrètement afin de, à son tour, rejoindre les bras de Morphée. Son compagnon de couette nevoyait pas les choses de la même façon. Cherchant le contact, la douce chaleur féminine, il s’allongea contre elle, le visage enfouit dans sa nuque, la main posée sur son épaule. Soulagée, un timide sourire aux lèvres, elle osa alors fermer les yeux, sentant qu’elle pouvait s’endormir sans crainte.   La lumière éteinte, un unique rayon lumineux traversait la chambre depuis l’espace entre les rideaux, désignant sur l’avant-bras de la jeune femme, une main virile redoublant de tendresse à mesure qu’elle rejoignait le coude. Incertain, l’homme stoppa là son exploration, la main posée sur le coude. Son pouce caressait distraitement cette peau fraîche, de façon plus ou moins régulière, au rythme de sa respiration… C’est alors que la jeune femme bougea. Elle avança son bras, laissant glisser sur ses reins la main curieuse et déplia légèrement les jambes. Le corps moins crispé, sa respiration devint plus détachée, son souffle plus lent. Son cœur en revanche, ne savait plus où donner de la pulsation. Excitation, désir, tendresse… Tout se mélangeait, s’entrechoquait et donnait un patchwork de sensations plus ou moins bien connues, plus ou moins bien définies. Prenant ce mouvement pour un feu vert, l’homme caressa les reins, laissant la main errer de plus en plus bas, atteignant ainsi le ventre qu’il maintint alors, doucement mais avec fermeté. La belle enfin captive, les corps se rapprochèrent. Les jambes s’entremêlèrent, les peaux se frôlèrent d’abord, pour finalement s’appeler l’une à l’autre. Un frisson traversa le corps de la jeune femme, offrant à son ami la possibilité de la serrer contre lui, prétextant de la réchauffer, d’enfouir davantage son visage contre la nuque et, tendrement, de déposer un baiser à la naissance de l’épaule.   Sereine, la belle s’endormit, bercée par la respiration contre son cou. Elle ne dormait plus dans le même lit que son ami, ils dormaient à deux…
Par suzybellulue - Publié dans : Le goût des autres
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Vendredi 25 novembre 5 25 /11 /Nov 09:26
... Si c'est Sharon Stone qui le dit... Cf le dernier Marie-Claire, page 46, on peut lui faire confiance, non? Ca me rappelle ce qu'une autre grande dame en disait - avant qu'elle ne vire femme au foyer bigotte - "je ne suis ni hétéro, ni homosexuelle, je suis sexuelle, c'est tout". Dixit Madonna il y a dix ans. Promis, je vous envoie la suite de Menchikov à mon retour des neiges du WE. (je vais m'entrainer)
Par Adimacb - Publié dans : Ce qui me touche
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